Wilfried Yeguete (2,00m, 26 ans), qui a commencé le basket à Meaux en Seine-et-Marne, évolue cette saison au Mans en Pro A. Récit de son parcours depuis le 77, en passant par la NCAA et les Etats-Unis et jusque dans la Sarthe.
Quel a été ton parcours de tes débuts jusqu’à maintenant ?
J’ai commencé à Meaux. J’ai fait mes deux années de benjamin et une année minime. J’ai donc passé 3 ans à Meaux. Je suis ensuite parti 3 ans à Epinal, près de Nancy. Après ça je suis parti en Floride, aux Etats-Unis. J’ai fait deux années au lycée et quatre ans à l’Université de Florida. Après je suis rentré en France pour passer pro. J’ai passé une année au Havre, une à Pau et je suis actuellement dans ma deuxième année avec Le Mans.
Comment c’était les Etats-Unis ?
C’était une très bonne expérience que ce soit d’un point de vue sportif ou extrasportif. Ils arrivent vraiment à faire en sorte que les joueurs qui sont en sport étude puissent cumuler les deux. C’était vraiment une belle expérience.
Disputer le Final Four de NCAA, ça devait être quelque chose de fou ?
Oui, c’était une très, très belle expérience. On avait eu une super année. C’était ma dernière année à l’université. C’était vraiment une bonne manière de conclure notre parcours universitaire. C’était une année spéciale, on a vraiment fait un très beau parcours cette année-là. C’est dommage qu’on n’ait pas pu aller jusqu’au bout, mais on a quand même réussi à aller jusqu’au Final Four et je pense que c’était vraiment une année aboutie.
Ton coach était Billy Donovan. De voir aujourd’hui qu’il est l’entraineur d’Oklahoma, ça doit être spécial de se dire que tu as pu jouer pour lui.
Oui c’était spécial parce qu’il a été mon coach pendant quatre ans. On a eu la chance de ne pas avoir de problème au niveau du coaching, on n’a pas changé de coach. Il a vraiment réussi à me faire progresser en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme pendant les quatre ans qu’on a passés ensemble.
Ce n’était pas trop dur de réussir à cumuler le basket et les études ?
C’est un challenge. Vu le système qu’ils ont là-bas, je pense que c’est vraiment le sport-études typique. Tout est vraiment bien mis en place au niveau des horaires donc c’est un peu plus facile. Mais c’est vrai que c’est un challenge d’avoir à faire les deux.
Il y a des joueurs qui jouaient avec toi qui sont aujourd’hui en NBA…
J’ai joué avec Bradley Beal (Washington), Chandler Parsons (Memphis) et Dorian Finney-Smith (Dallas) qui sont aujourd’hui tous les trois en NBA. La plupart des autres joueurs avec qui j’étais sont en Europe.
Qui est le meilleur joueur que tu as affronté là-bas ?
Anthony Davis !
Tu es aujourd’hui au Mans et tu as retrouvé Eric Bartecheky cette saison qui a été ton seul coach en Pro A avec Erman Kunter. Il t’a apporté beaucoup depuis ton retour en France ?
C’est lui qui m’a donné ma chance au Havre. Il m’a fait débuter en Pro A. Même si je pense que j’ai beaucoup travaillé pour être où je suis aujourd’hui, c’est vrai que lui, en tant que coach, il m’apporte son expérience comme ça fait six ans qu’il est coach principal en Pro A. C’est aussi un entraîneur qui me connaît donc c’est aussi un plus pour moi.
Vous êtes en haut du classement avec Le Mans après une saison compliquée, qu’est-ce qui fait que ça marche cette saison ?
C’est une équipe différente. Je pense que le recrutement a pas mal joué. On ne joue pas de Coupe d’Europe donc ça veut dire qu’on est plus frais que les autres équipes qui jouent le haut de tableau et qui sont engagées en Coupe d’Europe. Depuis le début de l’année il y a vraiment cette envie de faire mieux que la saison passée. On avait quand même des bons joueurs l’année dernière mais cette année la mayonnaise a pris dès le début.
Suis-tu toujours ce qui se fait dans le 77 ?
Sur les réseaux sociaux je vois qu’il y a beaucoup d’efforts qui sont faits. Le comité essaye de mettre plus en valeur le basket en passant, par exemple, les jeunes et en montrant ce qui se passe en Seine-et-Marne. J’ai un pote, Beny, qui est coach à Marne-la-Vallée donc je suis un peu ce qu’il fait. A part ça je sais que l’année dernière à Meaux, les benjamins ou les poussins ont été champion de Seine-et-Marne. J’essayede suivre un peu tout ce qui concerne Meaux.
Ton frère joue à Coulommiers en NM3, suis-tu les résultats ?
Oui, je suis ce qu’il fait. J’essaye de suivre ses performances et de voir comment ça se passe de son côté. En dehors de Coulommiers, Meaux et un peu Marne-la-Vallée, je ne suis pas vraiment ce qui se passe dans le département.
Quels étaient les clubs phares à l’époque où tu étais dans le 77 ?
A mon époque Meaux c’était plutôt bien. Ils étaient très bons en garçons. Les cadets étaient en région et les seniors étaient aux portes de la NM3. Val d’Europe c’était pas mal en cadets aussi. A MLV ça jouait en Championnat de France en cadets et minimes, je m’en rappelle. A Meaux c’était vraiment bien. Il y avait des bons jeunes qui venaient, mais MLV a commencé à exploser et donc il y a beaucoup de jeunes qui sont partis là-bas. Aujourd’hui je sais qu’au niveau féminin ils sont pas mal en filles et en garçons.
T’imagines-tu revenir jouer dans le 77 en fin de carrière ?
Si je suis ici, pourquoi pas. Je ne ferme pas la porte. Ça dépendra aussi des circonstances parce que depuis que je suis parti de Meaux, beaucoup de choses ont changé. Je n sais pas, mais je ne dis pas non parce que c’est un truc qui pourrait peut-être arriver si je reviens vivre ici. Pourquoi pas…